Littérature orale, textes performés et spoken word sur lit de musique et vidéo… Le Festival Voix d’Amériques, présenté par le collectif Les Filles électriques, se tient du 2 au 9 février prochain à Montréal au Québec. D Kimm, la directrice artistique, nous donne un aperçu de cette sixième édition survoltée, dont l’invité d’honneur n’est nul autre que Richard Desjardins.
Voix d’Amériques mélange plein de genres… Qu'est-ce qui réunit tous les spectacles?
D Kimm : C’est le texte. On travaille toujours autour du texte, que ce soit en chanson, en performance ou en poésie déclamée. Je demande aux artistes de s’engager sur la scène, de prendre des risques et de sortir de l’étiquette qu’on leur a apposée. Enfin, j’aime beaucoup présenter des nouvelles voix, des voix différentes. J’aimerais que tout le monde, les artistes comme le public, vive sa vie comme si c’était un livre ou un film. Qu’on invente notre vie! C’est un peu cela que Voix d’Amériques propose.
Comment est né le festival?
D. K. : Il a été fondé en 2002 par le conteur André Lemelin (l’actuel directeur du festival de conte De Bouche à Oreille qui aura lieu du 3 au 8 avril 2007, NDLR). Je performais comme artiste dans la première édition et tout de suite, il m’a proposé de reprendre le festival, parce que la poésie n’était pas exactement son truc. Moi je faisais des shows multidisciplinaires depuis des années.
Vous présentez une soirée en collaboration avec la maison d’édition Le Quartanier…
D. K. : Cela faisait longtemps que je suivais leur travail. C’est une superbe petite maison d’édition parmi les dernières qui sont nées. Elle publie une nouvelle génération de poètes qui sont talentueux mais aussi très ludiques; c’est ce qui m’intéressait. Le 5 février, il y aura entre autre la poète Renée Gagnon qui a gagné le prix Émile-Nelligan en 2005, et Hervé Bouchard, lauréat du prix de la ville de Montréal. Il va y avoir des projections, une danseuse… C’est un spectacle assez éclaté.
Il y aurait même du théâtre avec Richard Desjardins?
D. K. : En fait, c’est plutôt un monologue. Cela s’appelle Aliénor, comme Aliénor d’Aquitaine, celle qui a donné naissance au valeureux Richard Cœur de Lion. On est tellement privilégié d’avoir ce spectacle : il ne l’a fait seulement qu’une fois en France et une fois au Québec. Je trouvais cela bien de voir un autre côté de lui. Dans cette soirée (le 8 février), il va tout d’abord parler de son film sur les Algonquins, Le peuple invisible. C’est presque une conférence, mais il va dialoguer avec le public, comme je le connais! Et puis en deuxième partie il fait ce monologue avec un accent. Une chose inusitée.
Quels sont les spectacles à ne pas rater?
D. K. : Les Women with kitchen appliances, ce sont des filles qui viennent des arts visuels, elles font de la musique avec des instruments de cuisine! C’est dans le show de clôture (le 9 février avec Les Moquettes Coquettes, Giselle Weber, D Kimm), que je voulais fou et un peu délinquant. Et puis Franck Martel et Bernard Falaise cela va être quelque chose! Il y a François Lafontaine du groupe Karkwa, Rémi Leclerc qui joue avec Les Projectionnistes… Ce sont des virtuoses, mais aussi une gang de chums.
Festival Voix d’Amérique, du 2 au 9 février, à la Sala Rossa et la Casa del Popolo (Montréal, Québec).
Propos recueillis par Julie DELPORTE.
[2007-02-05] Source : Julie DELPORTE Guillaume]